Les ateliers de sculpture de Saint-Romuald

Atelier Trudelle Joseph-Georges Trudelle (1877-1950) commence sa carrière de sculpteur avec son ami Michel Carbonneau et le sculpteur Henri Angers. En 1893 il décide d’aller faire un apprentissage de 4 ans chez Joseph Saint-Hilaire, en même temps qu’il poursuit ses études à l’école des beaux-arts de Québec. Il est embauché par Joseph Gosselin de Lévis où il réalise comme sculpteur et dessinateur une bonne partie de la sculpture au Palais de justice et au Parlement de Québec.

L’expérience acquise chez Saint-Hilaire et chez Gosselin lui permet d’ouvrir sa première boutique de sculpture à Lévis de 1902 à 1904.

Trudelle est diplômé de l’école de beaux-arts et détient un certificat en architecture obtenu par correspondance en 1904, chose assez rare à l’époque. Il est un sculpteur habile et un homme d’expérience. Joseph Villeneuve fait appel à ses services et l’engage comme sculpteur pendant trois ans.

En 1908, une école du Conseil des arts et manufacture est ouverte à Lévis et on demande à J.- Georges Trudelle d’en prendre la responsabilité. Il enseigne le dessin pendant 24 ans. Les cours se donnent gratuitement à Saint-Romuald, à Lévis et à Lauzon. À cette école, les élèves peuvent apprendre le dessin d’architecture artistique et commerciale, la peinture à l’huile, la sculpture sur bois et le modelage. Parmi ses élèves il y a Joseph Lacroix, Maurice Saint-Hilaire et son frère Laurier ainsi qu’Alphonse Houde.

En 1911, Trudelle retourne travailler chez Villeneuve en tant que sculpteur, dessinateur et contremaître. Il devient aussi secrétaire et par la suite gérant de la compagnie Jos. Villeneuve Ltée.

En 1928, guidé par son désir de créer des nouveaux styles, Trudelle quitte encore l’atelier Villeneuve pour ouvrir son propre atelier. Il achète une bâtisse près de chez lui à Saint-Romuald, et il l’améliore en se servant notamment des anciennes fenêtres de l’église Saint-Roch de Québec. Il fabrique des ameublements d’églises selon son style. Avec l’aide de ses fils, Paul, Joseph-Armand, Henri, Noël et Maurice, il participe à la production d’un nombre considérable de statues, d’ameublements d’églises et d’ornementations. Il réalise plusieurs travaux de sculpture en collaboration avec Villeneuve et Saint-Hilaire même s’ils étaient concurrents.

Chez Trudelle, la sculpture est réservée à J.-Georges Trudelle ainsi qu’à son fils Henri. Ce dernier est devenu un des meilleurs sculpteurs de la province de Québec et est reconnu pour donner vie aux personnages sculptés. De 1928 à 1950 presque toute la sculpture de l’atelier Trudelle est réalisée par Henri qui exerce le métier depuis l’âge de 17 ans. Il travaille aussi avec Henri Angers à la fabrication du retable, du maître-autel et des autels latéraux de l’église de Beauport.

Lors du décès de J.-Georges Trudelle survenu en février 1950 sa femme Honorine Émond prend la direction de l’entreprise et ses fils continuent à y travailler. En 1953 madame Trudelle vend ses intérêts à son fils J.-Armand, qui fut propriétaire et administrateur de l’atelier jusqu’en 1956, année où la boutique cesse ses opérations.

Quelques œuvres de l’atelier J.-Geo. Trudelle*

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- Une grosse partie de la sculpture du Palais de justice et du Parlement de Québec.

- Travaux de sculpture et d’ameublement dans plusieurs églises entre autres : église de SaintRomuald; église Normandin au Lac St-Jean; église de Beauport; cathédrale de Valleyfield; basilique de Sainte-Anne-de Beaupré; église de l’Assomption aux Éboulements; fabrique de Drummondville; église Sainte-Catherine d’Alexandrie à Montréal; église Notre-Dame-de-laMerci à Rock Island; église Saint-Paul à Montmagny; église Notre-Dame-du-Sacré-Cœur à Québec; église Saint-Théophile-de-Racine à Sherbrooke; basilique de Québec; cathédrale de Mont-Laurier; église Immaculée- Conception à Sherbrooke.

- Statue de Guillaume Couture grandeur nature. Sculptée en bois de pin par Georges et Henri Trudelle et coulée dans le bronze chez Lucien Guay à l’ancienne Fonderie Lauzon Inc. Hauteur : 2, 24 m. Érigée dans le Vieux Lauzon à côté de l’église Saint-Joseph.

* Les travaux énumérés ici représentent seulement une partie de l’œuvre réalisés à l’atelier Trudelle. Pour l’ensemble se référer au livre de Léopold Désy.

Bibliographie

Désy, Léopold, Lauréat Vallière et l’École de sculpture de Saint-Romuald, 1852-1973, Les Éditions La Liberté, 1983.